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Halte aux immigrations !

Publié en 2019

Ce titre est évidemment une boutade ; mais c’est le genre de sujets pour lesquels la boutade me monte au nez.

Je ne parle pas ici de l’immigration de ceux qui viennent chez nous exercer un métier ayant nécessité de longues études : ceux-ci privent – souvent à leur corps défendant – leur pays d’origine d’un concours qui lui serait plus précieux qu’au nôtre. Je n’en parle pas car leur cas est moins dramatique (pour eux).

Je me limite à l’immigration de tous ceux que l’on peut qualifier de réfugiés, qu’ils soient réfugiés économiques ou politiques, qu’ils soient en situation régulière ou irrégulièreSi je dis être contre l’immigration, c’est que en réalité, les premiers à être contre (leur) immigration sont les immigrés eux-mêmes : ils préfèreraient rester dans leur pays d’origine ! « Ces étrangers qui viennent manger le pain des Français …. », disait Fernand Raynaud.

Nota : nous n’envisageons pas ici les immigrations « climatiques » qui menacent de se développer ; c’est un autre problème, où les émigrés ne pourraient pas, de toute façon, rester chez eux.

Pourquoi viennent-ils en Europe ? Parce que chez eux leur vie est menacée, soit par les violences du régime, soit par la misère, et souvent les deux en même temps (voir le résumé de la situation dans le document ci-dessous). Et pourquoi est-elle menacée ? Parce que les nations européennes y ont f… le b… (ceci dit pour éviter la langue de bois) depuis des siècles par la colonisation économique, et cela continue de plus belle.

Il faut tout de même en prendre conscience : l’afflux d’immigrés est la conséquence directe ou indirecte des colonisations (économiques et territoriales, puis économiques seules). Cette réalité, pourtant essentielle pour la compréhension (donc solution) des problèmes de l’immigration, ne semble jamais avoir été soulignée dans aucune des informations données à ce sujet : on évoque bien, parfois, un devoir de secours aux plus démunis, mais à la radio je n’ai jamais entendu dire la réalité, à savoir que cela est de notre faute (faute non pas strictement individuelle certes, mais réellement collective – responsables mais pas coupables ….). Cette réalité est évidente si on veut bien la voir (et si je ne me trompe pas ; mais aucun argument contraire n’est jamais apparu), donc le fait qu’elle ne soit jamais mentionnée constitue une véritable manipulation mentale, et une volonté de ne pas solutionner le problème.

Alors :

1) ces réfugiés, venus de pays pillés par nous, c’est en contrepartie la moindre des choses que nous les accueillions correctement !

2) ensuite nous leur devons réparation ; à eux pour qu’ils puissent retourner chez eux en paix ; et à leurs concitoyens, tout simplement ; d’abord en leur f… la paix ; ensuite en traitant honnêtement avec eux ; ce qui ne posera pas de difficulté dès lors que nous aurons su sortir du cercle vicieux production-consommation, donc réduire sensiblement nos « besoins » en matières premières et « délocalisations ».

La misère, nous la voyons sur tous nos media. Nous en sommes spectateurs. De simples spectateurs. Or, comme écrivait Frantz Fanon vers 1960, « tout spectateur est un traître ou un lâche ». Je crains que cette formule, nous n’ayons pas fini de la citer ….

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La misère : Quelques rappels

On trouve les chiffres et cartes ci-dessous sur internet, notamment sur wikipedia, et sur des sites d’information officiels.

Les conflits

Conflits armés

Les conflits armés ont fait plus de 40 millions de morts depuis 1945.

Dont 10 millions pour les conflits après 1990,

et  ~ 3 500 000 pour les conflits encore en cours en 2018.

Parmi eux il y a les guerres du Vietnam (française puis américaine), de Corée, d’Algérie, pour ~ 11 millions de morts, guerres à connotations clairement économiques.

Parmi les autres, plus récentes, celle du Congo – Kinshasa (République « démocratique » du Congo) en est à ~ 5 millions de morts1 ; ce pays est réputé pour ses trésors miniers, dont des métaux rares nécessaires aux ordinateurs et téléphones. Heureusement pour notre porte-monnaie et pour les profits des industriels de l’électronique, le prix de ces morts n’est pas inclus dans celui de nos portables2.

Terrorisme

Le terrorisme fait beaucoup moins de victimes que les guerres : environ 350 000 depuis 1980 (dont un maximum de 45 000 en 2014).

Il est difficile de trouver une répartition précise. Cependant, l’observation générale est qu’il y en a beaucoup moins dans les pays « développés » qu’ailleurs ; en effet, si on excepte le « 11 septembre », ces pays n’ont eu « que » ~ 0.5 % des victimes, soit moins de 2000, la France ayant été la plus touchée. C’est aussi une observation générale, d’une part que la majorité des crimes de terrorisme sont soi-disant « islamistes », et que la majorité des victimes sont des musulmans. J’avais lu je ne sais plus où, qu’entre 2005 et 2010, ~ 90% des victimes étaient musulmanes.

Si on regarde une carte du monde, il y a des pays qui ne sont pas touchés par le terrorisme : ceux-ci sont touchés par la misère, les dictatures et les conflits armés. Bien sûr, de nombreux pays cumulent la misère, la dictature, les conflits, avec le terrorisme.

La misère, ou :

les Nazis, enfants de chœur ?

Officiellement le nombre de sous-alimentés est estimé à 820 millions. Ce nombre était en (petite) diminution, mais augmente à nouveau ces dernières années, de sorte que la proportion de la population mondiale atteinte par ce fléau ne diminue plus.

La faim provoque directement ~ 9 millions de morts par an. Mais on peut mourir non pas de faim directement, mais aussi de maladies liées aux carences alimentaires, et à la misère en général. Supposons qu’un mal-nourri chronique ait une espérance de vie inférieure à 40 ans, la faim tuerait alors, directement et indirectement, alors, mettons sans exagérer, quelque 25 millions d’êtres humains par an.

Soit 150 millions par tranche de 6 ans.

Le nazisme a causé en 6 ans un nombre de morts entre 60 et 80 millions de morts. Pour comparer ce qui est comparable, exceptons-en peut-être les morts au combat militaire. Reste, mettons, 50 millions de morts de civils. Donc pour ces 6 ans, le nazisme a tué environ 3 fois moins que la misère pendant la même durée.

Et la torture ? D’un côté, la plus dure est sans doute celle des camps de concentration : des mois ou années de survie avec la faim, les maladies et les mauvais traitements. De l’autre, des années de survie avec la faim et les maladies, que vient même amplifier la médecine là où elle intervient : elle permet seulement d’augmenter le nombre d’années passées dans la même misère : est-ce que c’est moins horrible que les camps de concentration ?

Observons que cette misère n’est pas identique à celle du passé, où les famines étaient « seulement » sporadiques. Les famines sporadiques, dans la mesure où elles étaient liées aux aléas climatiques, on sait maintenant les enrayer3. La misère dont nous parlons est endémique. Et elle a une cause strictement humaine. Donc, on saurait d’autant mieux l’enrayer.

« On » sait le faire. Alors si cette misère ne diminue pas significativement, c’est qu’ « on » ne veut pas le faire. Qui c’est, « on » ? C’est « nous » …. Nous sommes dans un cas extrême de « responsabilité diluée ». Si je suis seul à voir devant moi un être en grande difficulté, je me sens enclin à lui porter assistance. Si l’ « on » est nombreux à le voir, chacun se sent beaucoup moins impliqué et aurait tendance à penser : pourquoi est-ce que c’est moi qui interviendrais alors que les autres ne le font pas ?

Cartes

Guerres et conflits en cours en 2019 :     

Terrorisme (carte pour l’année 2015)

Sous-alimentation (carte pour l’année 2009)


[1] Pour être précis, le nombre de victimes dû aux faits de guerre (combats militaires + victimes civiles « collatérales ») est nettement inférieur, il se compte en centaines de milliers « seulement ». Les millions de victimes sont le fait d’exactions et de la misère auxquels sont reliés ces conflits armés. Le fait reste qu’il y a eu des millions de victimes ; après tout, pour ces morts, peu importe que ce soit dû aux guerres, aux exactions, ou à la misère.

[2] Il est vrai que l’invention du téléphone portable a permis de sauver de nombreuses vies, grâce à la possibilité de prévenir rapidement les secours. Au prix de ces 5 millions de victimes.

[3] On sait, et on savait, même. Certaines étaient délibérément ignorées, comme celle de l’Irlande au 19e siècle ; ou provoquées, comme celle de l’Ukraine sous Staline.

  1. Pour être précis, le nombre de victimes dû aux faits de guerre (combats militaires + victimes civiles « collatérales ») est nettement inférieur, il se compte en centaines de milliers « seulement ». Les millions de victimes sont le fait d’exactions et de la misère auxquels sont reliés ces conflits armés. Le fait reste qu’il y a eu des millions de victimes ; après tout, pour ces morts, peu importe que ce soit dû aux guerres, aux exactions, ou à la misère. ↩︎
  2. Il est vrai que l’invention du téléphone portable a permis de sauver de nombreuses vies, grâce à la possibilité de prévenir rapidement les secours. Au prix de ces 5 millions de victimes. ↩︎
  3. On sait, et on savait, même. Certaines étaient délibérément ignorées, comme celle de l’Irlande au 19e siècle ; ou provoquées, comme celle de l’Ukraine sous Staline. ↩︎

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