Publié le 29 mars 2020
Une citation extraite d’une conférence de Serge Latouche (datant de plus de 6 ans).
(citation exacte) Keynes disait : « Les idées doivent circuler le plus librement possible, les marchandises le moins possible, et les capitaux pas du tout ». On a fait exactement l’inverse. (fin de citation)
(cf. https://www.youtube.com/watch?v=ydv1oNsqkpQ&t=83s)
Je préciserai : « Les marchandises et les hommes le moins possible ».
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Une appréciation de Jean-Marc Jancovici dans une vidéo improvisée le 19 mars dernier. A une question demandant si cette épidémie ne serait pas une bonne occasion pour repartir ensuite sur de meilleures bases, il répond approximativement « Nous vivons une déstabilisation d’un système qui est fait pour être performant quand tout va bien, et qui a beaucoup de mal à fonctionner en dehors de sa zone optimale (en « mode dégradé »). A l’issue d’une dégradation, tout ce qu’on est capable de faire, c’est de ressortir les plans déjà prévus avant la dégradation ; et en l’occurrence le seul qui ait été prévu, c’est : on recommence comme avant. »
Cf : https://www.youtube.com/watch?v=CXA2BA9in30&t=4235s
Pessimisme ou lucidité?
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Nous sommes capables de faire des efforts pour enrayer une épidémie qui a causé à ce jour (29 mars) plus de 30 000 morts dans le monde, et qui mobilise presque tous les bulletins d’information.
Alors c’est bien la moindre des choses que nous nous occupions aussi d’enrayer une autre épidémie dont par comparaison on ne parle presque pas, et qui est pourtant nettement plus grave parce qu’elle cause 25 millions de morts PAR AN ! J’ai nommé : la misère. Et nous le ferions d’autant plus facilement qu’au moins, pour cette dernière, les solutions dépendent entièrement de nous (ce qui n’est pas le cas de notre épidémie, dont l’agent extérieur est encore incontrôlé).
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On se rend compte que les situations difficiles exacerbent les égoïsmes jusqu’à l’absurde, la bêtise et la méchanceté. Inversement, elles réveillent et stimulent les capacités d’altruisme endormies et les potentiels de solidarité.
Une fois la situation difficile terminée, que deviendront ces égoïsmes et ces solidarités?
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La gravité de l’épidémie est reconnue depuis le 30 janvier par l’OMS. La Chine pratique le confinement depuis courant janvier et a tenu le monde informé.
Certains de nos « scientifiques » ont clairement exprimé (à la radio) avoir sous-estimé cette gravité. Ils ont eu l’honnêteté de le dire. Cela signifie qu’ils n’ont pas examiné avec impartialité les informations disponibles fin janvier. Autrement dit ils n’ont pas fait preuve d’esprit scientifique.
Il ne saurait être question de leur en faire grief, car errare humanum est. En ajoutant : etiam mori …. (Se tromper est humain ; mourir aussi).
J’ai cru détecter qu’il y a eu une sorte de refus plus ou moins conscient d’accepter dès le début la gravité inhabituelle du phénomène, donc un déni de réalité généralisé. De la part des instances : des scientifiques, politiques ; et par voie de conséquence, des populations …. En disant « par voie de conséquence », je veux dire par là : en application de mon adage « le roi est yang, le peuple est yin » (cf. l’article « yin-yang et politique »); et en rappelant qu’en théorie dans une « démocratie », le peuple est réputé être en même temps le « roi »; en théorie …..
La vérité, c’est d’abord la réalité. Chercher la vérité, c’est d’abord accepter d’emblée la réalité telle qu’elle est présentement, « ici et maintenant ».
Ou encore, pour citer Raymond Devos : » Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nos l´éviterons? «
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En attendant, selon la phrase consacrée : « prenez soin de vous ». Il conviendrait d’y ajouter : « et de votre prochain ».