Aller au contenu

Les retraites

2 articles rédigés en 2019, après la réforme des retraites et les « mouvements sociaux » consécutifs.

(1er)

Je n’ai certainement pas une idée originale en proposant des retraites progressives, à savoir en diminuant peu à peu en quelques années son temps de travail (entre 60 et 68 ans par exemple, ou d’autres fourchettes possibles selon les circonstances) : diminution de salaire plein à 0, et en même temps augmentation de la retraite de 0 à taux plein.

Il faut en effet tenir compte, entre autres choses que je n’ai pas en tête à l’instant, de: 

1) L’espérance de vie augmente maintenant de moins en moins vite, et pourrait un jour plafonner.

2) Une raison pour commencer sa retraite assez tôt : la diminution progressive des capacités physiques; la durée moyenne de vie en « bonne santé » est 63 ans, il faut s’en souvenir; de plus ce n’est qu’une « moyenne ». De plus, ELLE N’AUGMENTE PAS (si l’espérance de vie augmente  encore mais moins, celle de vie en « bonne santé » stagne).

3) en sens contraire, une raison pour y aller doucement : le fait que beaucoup de travailleurs peuvent se trouver désemparés en cessant leur activité du jour au lendemain; pour eux il vaut mieux le faire progressivement.

Proposer des retraites progressives, ce n’est pas original, ni compliqué à réaliser. ALORS POURQUOI N’EN PARLE-T-ON JAMAIS?

(2e)

En marge et indépendamment de la réforme des retraites et des « mouvements sociaux » consécutifs, et en complément d’un article précédent, voici quelques idées-repères dont le caractère me paraît évident.

Simplification

Plus les lois sont simples, mieux elles sont comprises donc susceptibles d’être approuvées par le peuple. Inversement, « plus se multiplient les lois et les ordonnances, plus foisonnent les voleurs et les bandits » (Tao Te King 57). A quoi on peut ajouter qu’elles nécessitent moins d’administration donc moins de coût. Cela s’applique aux législations des retraites, et aussi à celles des impôts.

Les catégories professionnelles qui refuseraient d’être intégrées à un régime collectif (que ce soit de retraites ou d’impôts) feraient preuve tout simplement d’égoïsme. Elles manifesteraient par là qu’elles ont éventuellement des avantages qu’elles souhaitent conserver, et refuseraient en réalité l’idée de partage équitable entre toutes les catégories. Il s’agirait d’une solidarité de corporation, qui n’est autre qu’une alliance d’égoïsmes. La solidarité de corporation s’oppose à la solidarité humaine et est un facteur de trouble social; elle est plutôt typique d’une orientation dite
« d’extrême-droite ».

L’argument des compensations

Arguments principaux pour essayer de justifier un régime spécial :

1) La modestie relative des salaires. Des catégories auraient un salaire relativement petit par rapport à ce qu’elles mériteraient ; donc à titre de rattrapage, il serait légitime de compenser ce manque en leur accordant une meilleure retraite (par exemple, par la prise en compte des seuls six derniers mois, supposés être les mieux payés).

Si c’est le cas, il y a contre-sens grossier. En effet, le problème de l’insuffisance d’un salaire n’a pas à être traité par une augmentation de la retraite, mais par une augmentation du salaire lui-même ; c’est d’une telle évidence !

2) La pénibilité. Le problème est en grande partie le même. En pratique la pénibilité se traduit par une diminution statistique de l’espérance de vie. Je me permettrai de penser qu’un travailleur préférerait avoir une espérance de vie supérieure et une retraite plus tardive, plutôt qu’une espérance de vie inférieure et une retraite plus précoce. L’équité impose que les travailleurs actuellement soumis à de la « pénibilité » (donc espérance de vie inférieure à la moyenne) retrouvent une espérance de vie voisine de la moyenne ; donc, que leur problème soit traité beaucoup plus dans le cadre de leur vie « active », que par des aménagements de retraite.

Un tel traitement est souvent possible, et en même temps souhaitable pour un bon rendement du travail. Une solution évidente et rapidement exécutable, consisterait à diminuer le temps d’exposition à cette pénibilité pendant les années de travail elles-mêmes. Cette solution peut supposer très simplement que ces travailleurs soient aptes à effectuer, dans le cadre de leur métier, d’autres activités que celle source de pénibilité : activités à exercer en alternance avec leur travail pénible, afin d’avoir un repos régulier ; ou activités à exercer après leur période de travail pénible, qui aura alors été limitée à un plus petit nombre d’années. Ou les deux à la fois.

La retraite par points

La retraite doit-elle être constituée en somme d’argent garantie, ou en points ? La monnaie est susceptible de dévaluations, donc la première solution ne peut rien garantir par elle-même, elle nécessiterait de définir des règles beaucoup plus précises sur le pouvoir d’achat, ce qui conduirait à une usine à gaz. Mais surtout, il faut s’attendre, dans un avenir plus ou moins proche, à la « décroissance », et même, selon certains indices, celle-ci aurait déjà commencé. Il serait alors à la fois inéquitable et irréaliste de conserver les pouvoirs d’achat des retraités alors que ceux des « actifs » baisseraient. Il faut bien se mettre cela dans la tête : dans les pays « riches », les pouvoirs d’achat vont inévitablement baisser, en moyenne, dans un proche avenir (si ce n’est pas déjà plus ou moins le cas …). Dès lors le système des points est inévitable. Le tout est d’en garantir l’équité.

Étiquettes:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *