Le titre est inspiré de titres d’ouvrages: « l’utopie ou la mort » de René Dumont, et « faites la révolution » du Dalaï-Lama.
Dans ce deuxième livre, le Dalaï-Lama nous invite à opérer la « révolution de la compassion ».
Précisons :
Dans l’article https://marc-gensane.site/index.php/2024/11/02/lordre-des-activites-humaines/, nous avons proposé un schéma de la hiérarchie des activités humaines (figure de gauche ci-dessous), et expliqué en quoi cette hiérarchie est naturelle et harmonieuse.
Le monde humain actuel est plutôt régenté par une hiérarchie inverse (figure de droite) : en effet, il est notoire que c’est le milieu économique qui impose son autorité sur la politique et sur la morale.
La supématie de l’économie est elle-même inspirée par une anti-religion dont les dieux sont par exemple le Taux de Croissance, le PIB, le Profit, qui inspirent : 1) une morale dont les « vertus » sont l’ambition, la réussite, la « valeur travail », et 2) une politique destinée à organiser une production et une consommation illimitées (illimitées, mais pas pour tout le monde !).
Cette anti-religion est elle-même le fruit d’une énorme et grossière hypocrisie qui, sous le masque de la recherche du bonheur pour tous, cache un égoïsme généralisé, générateur des cupidités les plus débridées érigées en qualités éminentes.
Pour nous convaincre de cet égoïsme général, il suffit de considérer notamment :
avec quelle indifférence ou légèreté « nous » acceptons la présence autour de nous de tant de misère : 15% de nos semblables vivant dans la pauvreté, la maladie, la famine, la guerre;
avec quelle indifférence « nous » tolérons de détruire la nature et notre propre environnement.
« Nous » sommes la négation de l’amour du prochain. Négation aussi de la connaissance : une profonde ignorance générale est entretenue par des flots de propagandes, des nuées de publicités, et des déluges d’informations plus partiales, partielles et parcellaires les unes que les autres. Il s’agit bien d’une anti-spiritualité.
Nous ne disons pas que c’est nouveau ! Cela fait longtemps que règne « le Prince de ce Monde » (qualificatif que l’on trouve par exemple dans Jean 12.31, 14.30). Ce qui est nouveau, c’est son caractère mondialisé, qui touche l’humanité entière d’un seul tenant, c’est cette généralisation qui représente une menace grave pour le genre humain. La destruction de la nature menace jusqu’à nos ressources les plus nécessaires, compromettant le maintien de notre espèce en même temps que celle des autres espèces. La mort rôde, et si l’égoïsme persiste dans les conditions attendues de diminution des ressources et de décroissance, la courbe de Hubbert (cf. https://marc-gensane.site/index.php/2024/11/07/lavenir-de-lhumanite-1e-partie-aspect-materiel/ ) pourrait fort bien s’appliquer à la population mondiale, et celle-ci pourrait décroître sensiblement sous l’effet des famines, de maladies et de guerre.
Nous ne voulons pas dire qu’il nexiste pas de personnes ou de groupements pratiquant la fraternité et la recherche de la connaissance. Heureusement les dangers qui menacent l’humanité du fait de son égoïsme, commencent à être de mieux en mieux perçus au sein de quelques populations ; et un désir de les surmonter, sinon une ferme volonté, se fait jour ; mais ce désir est loin d’être reçu par la plupart des dirigeants, les « princes de ce monde ».
Devant ces dangers, la solution se résume à ceci : rétablissement de l’ordre naturel, repasser de la figure de droite à la figure de gauche ; un renversement complet : une révolution. Et une telle révolution, une fois réellement installée, ne peut plus être renversée, au contraire de toutes les autres, car ses deux piliers – amour et connaissance – sont par nature éternels et indestructibles. D’ailleurs ils existent toujours et depuis toujours, mais très peu d’hommes les cherchent. Comme je dis quelquefois : l’homme est naturellement bon, mais il a tendance à l’oublier.
Donc, un autre titre possible pour cet article: L’amour ou la mort
Hiérarchie des activités humaines:
Ordre naturel Ordre inversé
